L’affaire René Chiche Comité de soutien à René Chiche 29 mai 2023

Introduction

Dans une libre république, expression que j’emprunte à Spinoza, on n’empêche pas les citoyens de dire et d’écrire ce qu’ils pensent dès lors que leurs propos ne portent pas préjudice à la paix civile.

J’ai été lourdement sanctionné par l’administration pour des propos que j’ai tenus sur Twitter, en particulier ceux que j’ai publiés pendant la crise sanitaire. Ce faisant, l’administration a commis plusieurs fautes qui me conduisent à demander l’annulation de cette sanction au tribunal administratif. Outre les nombreuses irrégularités de la procédure disciplinaire dont j’ai fait l’objet, il n’est pas dans les attributions de l’administration de se substituer au juge en ce qui concerne l’application de la loi du 29 juillet 1888 sur la liberté de la presse, pas davantage qu’il ne lui revient de s’ériger en arbitre des élégances et décider de ce qu’il convient d’écrire ou pas. Il appartiendra donc au juge de constater que le devoir de réserve a été une fois de plus invoqué à tort et de confirmer ce que chacun sait déjà : un agent de la fonction publique n’est pas un sous-citoyen ; il a parfaitement le droit de dire et d’écrire ce qu’il pense, même si cela déplait, choque ou heurte l’État ou une partie de la population, pourvu que cela n’ait aucune conséquence sur son service et les relations qu’il entretient avec le public dans le cadre de l’exercice de ses fonctions ou à l’occasion de celles-ci. Cela est vrai a fortiori lorsque cet agent est représentant syndical, ce qui est mon cas puisque je suis vice-président et porte-parole du syndicat Action & Démocratie – syndicat de l’éducation nationale affilié à la CFE-CGC que je représente également au conseil supérieur de l’éducation. Cela est vrai a fortiori également lorsque cet agent est professeur, et qui plus est professeur de philosophie comme je l’expliquerai plus amplement dans un écrit consacré à ce sujet que je publierai ici-même.

Parallèlement à la procédure disciplinaire qui a été engagée sans raison valable contre moi, je suis mis en examen dans le cadre d’une plainte de Madame Aurore Bergé pour « injure publique envers un député » suite à un tweet dans lequel j’ai affirmé que les députés qui voteraient la loi instaurant un laisser-passer vaccinal étaient les héritiers de ceux qui ont rendu possible la promulgation du statut des juifs en 1940. Je persiste et signe. Je constate d’ailleurs que j’ai été souvent insulté à cause de ce tweet mais que je n’ai pas été contredit. Beaucoup, parmi ceux qui ont joué la comédie de l’indignation, ont prétendu que j’assimilais la situation des personnes non-vaccinées au sort des juifs, et certains ont même osé agiter sous mon nez l’étoile jaune portée par leur mère morte dans les camps, ignorant ou feignant d’ignorer que je suis juif moi-même par mes origines et que c’est en parfaite connaissance de cause que j’ai procédé à une comparaison entre deux objets juridiques qui déshonorent la France. C’est là encore un sujet qui mérite que je lui consacre un écrit plus développé que quelques tweets et que je publierai ici-même.

En annonçant publiquement, sur Twitter d’abord, dans la presse et à la télévision ensuite, qu’elle allait porter plainte contre moi, Aurore Bergé m’a causé de graves préjudices. Elle a notamment libéré une meute enragée qui est encore à mes trousses et dont les plus virulents n’ont pas hésité à réclamer que je sois « viré » de l’éducation nationale. Parmi eux, des députés, des « intellectuels », des journalistes ainsi que plusieurs autres demi-instruits comme j’ai coutume de les appeler. Il est évident que la procédure disciplinaire engagée contre moi relève de ce harcèlement, d’autant plus qu’elle repose uniquement sur des captures d’écran tronquées qui ont été transmises au rectorat de l’académie d’Aix-Marseille dont je dépends, comme au bon vieux temps de la délation. Ces faits sont graves et j’ai l’intention de saisir le tribunal judiciaire des multiples infractions pénales susceptibles d’avoir été commises à cette occasion.

Comme on peut le constater, « l’affaire René Chiche » comporte de nombreux aspects. Outre ceux que je viens d’évoquer et sur lesquels je reviendrai en détail, j’observe également que jusqu’à présent les seules personnalités politiques qui ont exprimé publiquement leur soutien à un professeur de philosophie exclu de ses fonctions pour avoir dit et écrit ce qu’il pensait sont des personnalités étiquetées à droite ou à l’extrême droite, comme on dit. Pour les autres, et notamment celles qui se flattent de former « l’arc républicain », le silence est de mise et en dit long. Ce site internet me permettra de traiter tous ses aspects un par un d’une façon plus convenable, aussi bien en informant le public sur les faits eux-mêmes qu’en lui faisant part des réflexions qu’ils m’inspirent. Je remercie une nouvelle fois mon comité de soutien ainsi que le syndicat Action & Démocratie pour l’aide qu’ils m’apportent. – R.C. 

 

  • L’affaire René Chiche est l’affaire de tous
    Le 21 avril 2023, j’ai reçu une lettre recommandée m’informant que le ministre de l’éducation nationale avait décidé de m’exclure temporairement de mes fonctions pour une durée de trois mois. Depuis ce jour, je suis privé de tout salaire, de mes droits à la retraite et à l’avancement à cause de quelques propos qui ont déplu. En d’autres temps ou sous d’autres latitudes, on m’eut peut-être coupé la tête, la langue ou la main au lieu de se contenter de me couper les vivres. Je mesure donc ma chance tout en estimant qu'un pouvoir politique qui s’en prend à un professeur de philosophie est sur une très mauvaise pente…

Documents

Pourquoi et comment un professeur de philosophie, responsable syndical, a été suspendu. Des documents édifiants.

Requêtes de René Chiche et du syndicat Action & Démocratie pour défendre la liberté d’expression.

Publication des factures et justificatifs d’utilisation de la cagnotte de soutien.